Fistule œsopleurale iatrogène sur retrovirose chez une gestante : attitude thérapeutique

Résumé

Introduction : les fistules œsopleurales (FOP) sont rares, mais restent graves, associées à une mortalité élevée. Objectif : rapporter la prise en charge d’une fistule œsopleurale gauche iatrogène chez une gestante immunodéprimée au VIH à l’hôpital du Mali. Observation : il s’agit d’une patiente de 36 ans, enseignante, multipare, séropositive au VIH 1 sous antirétroviraux depuis 2002, en aménorrhée de 28 semaines. Elle était admise pour une dyspnée associée à des douleurs thoraciques gauches suite à une tentative d’extraction endoscopique d’un corps étranger (phytobézoar) enclavé dans l’œsophage thoracique. L’examen notait un bon état général (OMS 1), une température à 36,9˚C, une SpO2 à 89%, un syndrome d’épanchement mixte pleural gauche. La radiographie thoracique notait une image hydro-aérique gauche. En urgence un drainage pleural et une antibiothérapie probabiliste ont été effectués avec une alimentation parentérale. Sur le Transit œsogastroduodénal (TOGD) il y avait une fistule œsopleurale gauche. La patiente a été opérée par une thoracotomie postérolatérale gauche la 72ème heure de son hospitalisation. En peropératoire il y avait une brèche de l’œsophage thoracique d’environ 1.5 cm de diamètre communiquant librement avec la cavité pleurale gauche. Une œsophagorraphie transversale a été réalisée avec une myoplastie de renforcement par lambeau musculaire intercostal. L’évolution était favorable avec reprise de l’alimentation orale le dixième jour postopératoire. Conclusion : La fistule œsopleurale iatrogène sur grossesse et VIH est une entité rare et grave. La prise en charge est pluridisciplinaire. Le pronostic dépend essentiellement de la rapidité du diagnostic et du choix thérapeutique