Infection et malnutrition chez les enfants et les femmes en age de procreer au Mali

Résumé

La malnutrition et les infections sont des problèmes communs de santé publique des enfants dans les pays en voie de développement. Dans le but de déterminer la prévalence de la sous-nutrition et de l'infection et de leurs liens possibles, une étude transversale stratifiée par sondage en grappe a été réalisée du 30 janvier au 16 mars 2006 dans deux régions du Mali : Koulikoro (zone rurale) et le district de Bamako (zone urbaine). Elle a porté sur un échantillon de 692 enfants de 24 à 59 mois et 803 femmes en âge de procréer. Les mesures anthropométriques et le dosage de la C réactive Protéine (CRP) avaient été réalisés pour déterminer la prévalence de la sous-nutrition. La prévalence de l'infection chez les enfants étudiés était significativement plus accentuée en milieu urbain avec 35,2 ±0,47 % qu'en milieu rural avec 14,8 ±0,35 % (p=0,0001). Chez les femmes en âge de procréer par contre, elle était comparable dans les deux milieux avec 24,8 ±0,35 % en milieu rural et 17,6 ± 0,47 % en milieu urbain. (p<0,05). Les enfants citadins sont statistiquement plus infectés que ceux du milieu rural (p=0,000) avec respectivement 35,2% contre 14,8%. Quant aux femmes, c'est plutôt l'inverse avec 4,8 % contre 17,6 % bien que cela ne soit pas significatif (p<0,05). La proportion des enfants émaciés et infectés est comparable dans les deux milieux avec respectivement 6,1 % en milieu rural et 4,6 % en milieu urbain. Par contre en milieu rural, la proportion d'enfants ayant un retard de croissance et une insuffisance pondérale étaient significativement plus infectées que ceux du milieu urbain (p=0,000). La relation entre l'insuffisance pondérale et les autres carences nutritionnelles chez les enfants de 24 à 59 mois est statistiquement significative avec le retard de croissance et l'émaciation dans les deux milieux, mais la force de l'association pour l'émaciation n'est pas très forte en milieu urbain (p=0,004). Chez les femmes, aucune relation significative n'avait été observée entre infection et déficit énergétique chronique.