INFLUENCE DES CROYANCES ET SAVOIRS LOCAUX DES PAYSANS SUR LA LUTTE CONTRE LA VARIABILITÉ PLUVIOMÉTRIQUE EN CÔTE D’IVOIRE
Mots-clés :
Croyance, savoirs locaux, variabilité pluviométriqueRésumé
Le climat en Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays de l’Afrique Subsaharienne, a connu beaucoup de fluctuations depuis les années 1950. Cette instabilité climatique perturbe les activités agricoles des populations en général, et particulièrement celles des zones rurales marginalisées. Elle transforme les systèmes de production agricoles et le mode de vie de celles-ci. En Côte d’Ivoire, ces conséquences sont certes moins lourdes qu’en zone sahélienne, mais elles impliquent des transformations socio-économiques importantes. Dans ce contexte, les populations rurales sont contraintes de faire évoluer leurs pratiques de gestion du milieu.
Les représentations sociales des risques ainsi que les pratiques gestionnaires ou conservatoires dans un contexte de d’accentuation des aléas bioclimatiques ont été abordées dans cette étude à partir d’enquêtes socio-anthropologiques réalisées dans deux régions tests notamment Bonoua et Korhogo respectivement situées dans le Sud-forestier et dans le Nord-savanicole de la Côte d’Ivoire. Cette étude s’inscrit dans une étude mixte et a utilisé l’échantillonnage à choix raisonnée pour le choix des sites à enquêter et l’échantillon par réseaux pour le choix des acteurs. Elle a été conduite de janvier à novembre 2018. Les résultats révèlent que la variabilité pluviométrique est perçue par les populations comme la conséquence de la profanation des lieux sacrés tels que la forêt. Cette perception liée aux croyances est déterminante dans leur manière de s’adapter au phénomène. Les aptitudes des paysans à s’adapter pourraient enrichir les stratégies d’adaptation élaborées par les politiques publiques de lutte