Spécificité des anticorps naturels pour les séquences microhétérogènes du domaine dimorphique de Pf3D7-MSP2 dans des pays africains endémiques pour le paludisme

Résumé

Contexte. Une microhétérogénéité portant sur une séquence de 25 acides aminés (aa) située dans le domaine dimorphique de la protéine MSP2 distingue différents génotypes de la famille allélique 3D7 de Plasmodium falciparum (Pf3D7). Cette étude explore la spécifique des anticorps (immunoglobulines de type G) contre cette microhétérogénéité dans les sérums de trois pays africains endémiques au paludisme. Méthodes. Douze peptides d’une séquence de 25 acides aminés chacun représentant un des segments microhétérogènes ont été testés en ELISA sur des plasmas du Mali (N=75), du Burkina Faso (N=49) et de la Tanzanie (N=37). Résultats. Globalement, les échantillons du Burkina Faso avaient un niveau d’anticorps (p<0,0001) et une proportion de répondeurs (45%-65%) les plus élevés pour tous les peptides de 25 aa. Comparés au Burkina Faso, les échantillons du Mali avaient en revanche un niveau d’anticorps et une proportion de répondeurs légèrement inférieurs (15 %-57 %), mais plus grands que les échantillons de Tanzanie, lesquels avaient le taux d’anticorps et la proportion des répondeurs les plus faibles (3 %-46 %). Les enfants de 6-14 ans avaient un plus grand niveau d’anticorps et de proportion de répondeurs (20-80 %) que ceux de ≤ 5 ans (08-54 %, p = 0,001) et de ≥ 15 ans (05-37 %, p < 0,0001). Un grand nombre de répondeurs reconnaissait au moins un voire tous les 25-mer peptides. En outre, ces peptides ont montré un effet d'inhibition croisée les uns avec les autres. Conclusion. Cette étude contribue à une meilleure compréhension de la spécificité des anticorps naturels et de leurs épitopes caractérisant le domaines dimorphique de la protéine MSP2 de la famille allélique Pf3D7. Elle suggère aussi l'existence d'infections multigénotypiques dues á cet allèle au sein des populations africaines