AU PAYS DE L’AUTOFICTION : CHRISTINE ANGOT ET SA PHILOSOPHIE DE LA MODERNITÉ

Auteurs-es

  • Saty Dorcas DIOMANDÉ

Mots-clés :

Autofiction, modernité, sexualité interdite, inceste, pornographie

Résumé

L’autofiction, depuis sa conception, connait de nombreuses déviations et dérivations qui vont des énigmes aux paradoxes en passant par les excès. Certains critiques, à l’exemple de Vincent Colonna, parlent de «fictionnalisation de soi» (V. Colonna, 1989, p. 9), d’autres théoriciens, par contre, attribuent les dénominations d’ «anti-roman» ou encore d’«autobiographie fictive» à l’autofiction. Tous ces démembrements conceptuels enrichissent la palette d’outils de l’autofiction et réorganisent les corrélations entre le système d’énoncé et celui de l’énonciation. Sous la plume de Christine Angot, particulièrement, l’autofiction s’investit dans une politique discursive moderne qui légitime toutes les pratiques expérimentales de la sexualité interdite. L’inceste, qui s’inscrit alors dans cette mouvance sexuelle insolite, livre tous ses secrets dans un enchaînement de faits impudiques dont les attraits confirmés rappellent la scénographie de la pornographie. Ce projet moderne admet une plus grande liberté d’écriture et intègre, par la même occasion, d’autres éléments distinctifs, tels que la déshumanisation du personnage, qui paraissent comme autant de passages obligés de cette nouvelle version moderne de l’autofiction.

Téléchargements

Publié-e

2022-10-22

Numéro

Rubrique

Articles