LE FIDASI OU LA FETE DE L’ENTREE DANS LE CԐYA ET LA MUSOYA DANS LE MANDE AU MALI : UNE REJOUISSANCE EN PERDITION
Résumé
Résumé
La présente recherche de type anthropologique, effectuée dans la zone géographique et culturelle du Mandé en 2018 (communes de Siby, Sobra et Naréna, cercle de Kati, région de Koulikoro) au Mali, avait pour objectif d’étudier une fête traditionnelle liée à l’entrée de l’homme et de la femme dans la vie sexuelle socialement reconnu. Pour parvenir à nos résultats nous avons mené des entretiens de type qualitatif auprès des numu (forgerons circonciseurs), des kari (nom donné aux promotions de circoncis), des donso (chasseurs traditionnels), des thérapeutes traditionnels, des jeli (griots dépositaires de savoirs traditionnels) et des informateurs privilégiés (hommes et femmes). Nous avons fait une analyse de contenu des données collectées. Nos résultats montrent qu’il existait une fête appelée fidasi ou fête de la circoncision qui marquait l’entrée du jeune garçon dans le cɛya (attributs de l’homme) et de la jeune fille dans la musoya (attributs de la femme). Le fidasi ou furasi selon les dialectes mandingues était une fête organisée la veille de la circoncision ou de l’excision. C’était un moment de réjouissance mais aussi d’inquiétude. Les femmes avaient peur que leurs enfants ne décèdent au cours de l’opération. Mais elles espéraient aussi être auréolées de la bravoure de leurs enfants au moment où le couteau du forgeron tranchait les prépuces des garçons ou les clitoris des filles. Au petit matin, les femmes se réjouissaient par la procession du farifaribla quand elles apprenaient que les garçons ou les filles ont su résister à l’épreuve du fer sans jeter le moindre cri. De nos jours, cette réjouissance du fidasi est en désuétude à cause du fait que la circoncision et l’excision se pratiquent dès les cinq premières années de l’enfance et que les significations sociales liées à ces actes ont disparu.
Mots-Clés : fidasi, cɛya, musoya, circoncision, excision, réjouissance ? Mandé, Mali
