Profil épidémio-clinique, biologique, évolutif des arboviroses et facteurs associés au décès dans un service de maladies infectieuses en zone urbaine Sénégalaise de 2020 à 2022

Résumé

Introduction : Les arboviroses sont des infections répandues dans le monde dont certaines sont réémergentes.
En Afrique, les plus préoccupantes sont la dengue, la fièvre jaune et la fièvre
hémorragique Crimée Congo où elles sont endémiques. Les objectifs de cette étude était de décrire le
profil épidémiologique, clinico-biologique et évolutif et identifier les facteurs associés au décès des
cas d’arboviroses diagnostiqués au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Fann à
Dakar. Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective à visée descriptive et analytique
allant du 1er janvier 2020 au 31 Décembre 2022, incluant les patients reçus pour une suspicion
d’arboviroses et confirmées par des tests diagnostiques. Les données ont été saisies dans Excel et
analysées à l’aide du logiciel R (version 4.3.1). Résultats : Sur 206 patients suspects, 46 cas
d’arboviroses ont été enregistrés, soit un taux de positivité de 22,3%. Le sex-ratio était de 1,2 et l’âge
médian de 38 ans. Sur le plan clinique, 77,3% des patients ont présenté une forme algo-éruptive
d’arbovirose, 16% une forme encéphalitique et 4,5% une forme hémorragique. La thrombopénie, la
leucopénie, une CRP élevée et une cytolyse hépatique étaient les anomalies biologiques fréquemment
retrouvées. Six (6) arbovirus ont été isolées à savoir le DENV, le CHIKV, le ZIKV, le virus amaril, le
CCHFV et le WNV. Dans 18,9% des cas, une co-infection arbovirose-paludisme avait été retrouvée.
Trente-cinq patients étaient hospitalisés, avec une létalité hospitalière de 6,8%. L’association
arbovirose-paludisme était significativement associée au décès (p <0,05). Conclusion : Les
arboviroses demeurent endémo-épidemiques avec une prédominance de la dengue au Sénégal. Le
polymorphisme de leur symptomatologie est source de retard diagnostic en dehors des périodes
épidémiques. La comorbidité dengue-paludisme réalise une association de mauvais pronostic. Il est
nécessaire de maintenir la surveillance épidémiologique avec un renforcement des stragatégie de
diagnostic précoce des cas